Comité du patrimoine architectural |
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Sommaire
Préparé par le comité du patrimoine architectural de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), ce guide pédagogique a pour but d’aider les enseignants du troisième cycle du primaire à sensibiliser leurs élèves à l’existence et à la connaissance du patrimoine scolaire. Onze suggestions d’activités sont présentées, une trentaine de mots de vocabulaire architectural sont recensés, en plus de proposer une vingtaine de ressources accessibles par l’Internet.
Les activités sont indépendantes l’une de l’autre, et elles ne sont pas présentées dans une séquence particulière. Elles peuvent être réalisées sur une période de classe ou s’échelonner sur plusieurs. Elles incitent les jeunes à découvrir l’architecture de leur école et de son environnement immédiat. Elles visent à les sensibiliser à la notion de patrimoine en général et en particulier, à la notion de patrimoine scolaire. Elles sont suggérées en tant qu’éléments déclencheurs et peuvent être complètement transformées pour être améliorées ou personnalisées. En ce sens, le comité du patrimoine architectural de la CSDM souhaiterait être informé des initiatives touchant à la sensibilisation du patrimoine scolaire. Le document pourrait ainsi être bonifié dans des versions ultérieures par d’autres suggestions d’activités conçues et expérimentées par les enseignants*.
Le lexique explique et illustre une trentaine d’éléments d’architecture. La moitié de ces éléments sont présents dans la majorité des bâtiments. Les autres risquent fort de se retrouver dans certains bâtiments du quartier de l’école.
La dernière section propose un éventail de ressources téléaccessibles. L’enseignant désireux de développer davantage les thèmes abordés dans ce document, pourra y puiser des idées de projets pédagogiques et y trouver de l’aide, des références ou des réponses à ses questions.
Le programme de formation de l’école québécoise soutient que l’école a un rôle actif à jouer au regard de la culture et qu’elle «…doit offrir aux élèves de nombreuses occasions de découvrir et d’apprécier ses manifestations...». Parmi la multitude de manifestations culturelles, l’architecture est, sans nul doute, celle qui est la plus concrètement accessible dans la vie quotidienne des jeunes. Les activités proposées ici contribueront à faire en sorte que l’élève puisse s’approprier la culture de son milieu.
Les activités font appel à des éléments de compétences disciplinaires ou utilisent certaines techniques particulières à trois domaines d’apprentissage : Domaine des langues (français, langue d’enseignement), domaine de l’univers social et domaine des arts (arts plastiques). De plus, elles s’inscrivent particulièrement bien dans le contexte de deux domaines généraux de formation : Environnement et consommation et Vivre-ensemble et citoyenneté. Les activités s’insèrent dans le premier domaine parce qu’elles contribuent à éveiller chez l’enfant la capacité de voir, d’apprécier et de comprendre certains des éléments qui composent son milieu de vie tout en l’amenant à s’approprier le sens du terme patrimoine . Enfin, elles s’inscrivent dans les visées du deuxième domaine de formation en favorisant la coopération et le travail d’équipe ou en invitant les jeunes à devenir, l’espace d’un instant, des acteurs de la vie démocratique municipale.
Considérant que le programme de formation de l’école québécoise invite l’école «... à porter une attention toute particulière à l’apprentissage du français, langue maternelle ou langue d’appartenance culturelle» , nous avons surtout favorisé les activités qui mènent à une production écrite ou à l’expression orale. Les activités proposent plusieurs occasions d’écrire des textes variés à partir d’un sujet, l’école, qui est très familier à l’élève. Il sera invité à exprimer ses sentiments, ses goûts ou ses idées et à rédiger des textes pour différents destinataires afin de raconter, informer et parfois de convaincre. Dans nos choix d’activités, nous avons aussi considéré les technologies de l’information et de la communication en donnant des pistes permettant de les exploiter de deux façons; comme moyens de consultation de sources documentaires ou en tant que moyens de production.
Les activités font appel tantôt à la mémoire de l’élève, tantôt à son sens de l’observation ou à son imagination. Elles lui proposentde faire des productions individuelles et collectives.Elles lui permettent aussi d’expérimenter divers langages : oral, écrit, visuel, et médiatique.
Globalement, les activités proposées mettent en œuvre les compétences transversales des quatre ordres (intellectuel, méthodologique, personnel et social et de la communication). Pour mener à terme les activités, l’élève doit être en mesure de se donner des méthodes de travail efficaces et d’exploiter l’information. Il aura à exercer son jugement critique, à résoudre des problèmes et à mettre en œuvre sa pensée créatrice. Il pourra exploiter les technologies de l’information et de la communication. Il aura à communiquer de façon appropriée et à coopérer. Finalement, il devra utiliser ses ressources personnelles l’aidant à structurer un peu plus son identité.
En collaboration avec la faculté d’aménagement de l’Université de Montréal, la Commission scolaire de Montréal a produit des études patrimoniales pour certaines écoles montréalaises. Voici des dépliants informatifs qui reprennent les grandes lignes de ces études produits dans le cadre de l’Opération patrimoine architectural de Montréal.
L’école Notre-Dame-de-la-Défense
Image mentale
Demandez aux élèves de fermer les yeux et d’essayer de reconstruire dans leur tête une image mentale de la façade de leur école. Amenez-les à visualiser la forme de l’école, les fenêtres, les portes, les escaliers. La façade est-elle faite de briques ou de pierre ? De quelle couleur ? Combien y a-t-il d’étages ? Retrouve-t-on sur la façade des ornements sculptés ?
Après avoir pris le temps de recréer dans leur tête l’image de la façade principale de l’école, demandez aux élèves de la dessiner à main levée. Il n’est donc pas nécessaire d’utiliser une règle.
Dessin d’observation
Réunissez les jeunes en face de l’école. Si possible, faites-les asseoir sur le bord du trottoir de l’autre côté de la rue afin qu’ils puissent avoir suffisamment de recul pour voir le bâtiment en entier. Demandez-leur de commencer par tracer la forme de la façade (souvent rectangulaire et horizontale). Cette étape est importante puisque plusieurs jeunes ont tendance à commencer leur dessin par un détail pour se rendre compte, une fois bien avancé, qu’ils n’ont plus de place sur leur feuille pour dessiner l’ensemble de la façade. Après avoir
tracé la forme générale de la façade, il faut la diviser à l’horizontale selon le nombre d’étages. Puis, il faut compter le nombre de fenêtres pour les faire entrer toutes sur leur dessin. Lorsque toutes les ouvertures ont été placées, il est temps de s’attarder à dessiner les détails qui encadrent les portes et les fenêtres, les éléments décoratifs, l’entrée principale, les moulures qui bordent le toit, etc. Il se peut que le nom de l’école se trouve inscrit quelque part sur la façade ou même
le nom de l’architecte ou la date de construction. Demandez aux élèves de relever toutes ces inscriptions et de les transcrire sur leur dessin.
Comparaison
Demandez aux élèves de reprendre leurs deux dessins, de les comparer, puis, de rédiger un texte qui répond aux questions suivantes : Qu’as-tu découvert en faisant cet exercice? Qu’y a-t-il de différent entre tes deux dessins ? Affichez ensuite les deux types de dessin par paires sur le mur de la classe et demandez aux jeunes de partager leurs observations. Vous pouvez de plus numériser les dessins et les afficher avec les textes sur le site Web de l’école. Cet exercice a pour but de développer le sens de l’observation en architecture. Le dessin est un outil sans
pareil pour apprendre à bien voir les bâtiments.
La rue de l’école
L’école fait partie d’un environnement. Quelques fois, les quartiers ont été construits en même temps que l’école. On peut alors déceler une certaine homogénéité dans l’ensemble créé par les maisons, les commerces, les différents bâtiments publics et l’école. Pour étudier la façon dont l’école s’intègre ou non à son environnement immédiat voici deux exercices qui peuvent s’échelonner sur deux périodes de
cours.
Organisez pour votre classe une mission photographique. Le but de la mission est de recréer en images la rue où est située l’école et prendre en photo chacun des bâtiments, parcs, espaces verts ou vacants bordant la rue. Demandez aux élèves de placer les photos qu’ils auront prises dans la bonne séquence pour recréer les deux côtés de la rue puis, de les coller sur du carton. En dessous de chaque photo, les élèves auront à placer une étiquette d’identification. Ensuite, convenez avec eux d’une grille d’observation qui servira à identifier les points communs ou différents entre l’école et les autres bâtiments dans l’environnement. Les bâtiments sont-ils tous à peu près de la même hauteur ? Ont-ils l’air d’avoir à peu près le même âge ? Est-ce qu’ils sont faits des mêmes matériaux ? Est-ce qu’ils ont le même retrait par rapport à la rue ? Est-ce que les arbres plantés sur les terrains sont à peu près de la même hauteur et de la même grosseur ? Semblent-ils avoir été plantés en même temps? Qu’en est-il de la forme des toits? Une fois avoir décidé d’une grille d’analyse, demandez aux élèves de la remplir en équipes. Pour terminer, chaque équipe aura à présenter oralement les résultats de leurs observations.
On peut voir les façades des bâtiments d’au moins deux façons : comme étant l’extérieur des bâtiments mais aussi comme des murs qui délimitent l’intérieur des rues. Cette activité vous propose de recréer l’intérieur de la rue de votre école à partir de maquettes de façades. Tout ce qu’il vous faut à la base, c’est du carton rigide, des crayons, des feutres, des papiers ou des retailles de tissus qui serviront à représenter des textures et les matériaux. Si vous désirez pousser la réalisation des maquettes jusque dans la représentation des lampadaires, des trottoirs, arbres et bornes-fontaines, équipez-vous d’une panoplie de matériaux à partir desquels les jeunes pourront fabriquer des formes en trois dimensions. Les bacs à recyclage, les quincailleries et les magasins à un dollar, recèlent tout ce qu’il faut.
Avant tout, il faut aller dehors pour observer. Partez avec vos élèves en expédition sur la rue de l’école. Chaque élève sera responsable de faire l’esquisse d’un bâtiment. Pour être utile, l’esquisse devra être précise et détaillée. Encouragez vos élèves à annoter leur dessin pour se souvenir, entre autres choses, de la couleur du bâtiment, des matériaux utilisés, du nombre d’étages et de la forme du toit. C’est à l’aide de ces esquisses que, de retour en classe, les jeunes pourront reproduire la rue de l’école. Chaque façade sera réalisée sur un carton rigide. On prendra soin de fabriquer des équerres ou «pattes» qui serviront à maintenir les cartons à la verticale. Sur ces cartons, les élèves collent un dessin de leur façade qu’ils auront refait à partir de leur esquisse et de leurs notes. Pour maintenir une échelle constante, il est important de déterminer à l’avance un module, par exemple la hauteur d’un étage, qui devrait être la même pour tout le monde. Et, pour que les jeunes puissent mieux comprendre la notion d’échelle, déterminez aussi au préalable la hauteur d’un personnage sur la rue. Une fois leur façade de bâtiment terminée, les élèves peuvent alors s’attarder à reproduire les trottoirs, le gazon, les arbres, la rue et tout le mobilier urbain (bancs, bornes fontaines, lampadaires).
Les organismes voués à la préservation et à la sensibilisation au patrimoine bâti proposent parfois des circuits pédestres pour observer l’architecture des différents quartiers. Ces circuits pédestres peuvent prendre plusieurs formes. Par exemple, ils peuvent être animés par des guides ou être autoguidés. Ils se présentent alors sous la forme de feuillets qui proposent un parcours d’observation, ou encore de plaques installées en bordure des trottoirs. On trouve aussi sur l’Internet, des suggestions de promenades architecturales que l’on peut imprimer.
Demandez aux jeunes de concevoir un feuillet qui pourra servir à faire découvrir l’architecture de leur école et des principaux bâtiments qui l’entourent à d’autres jeunes ou à leurs parents. Il n’est pas du tout nécessaire d’avoir des connaissances poussées en architecture pour ce faire. Il s’agit simplement pour les jeunes d’identifier des points d’intérêt pour eux, de les commenter et de les photographier ou de les dessiner. Il est important d’avoir bien en tête le destinataire du feuillet et son intention qui est de promouvoir et de décrire. Il sera utile de se faire un plan, de penser à une séquence de visite, et de sélectionner l’essentiel de l’information que l’on désire communiquer. En plus des commentaires et des illustrations, le feuillet pourra contenir un plan des rues et proposer un itinéraire. Il y aura par la suite un exercice de mise en page à faire pour composer le feuillet. Cet exercice pourra se faire à l’ordinateur ou à la main. Des copies du feuillet pourraient être distribuées aux visiteurs lors de journées portes ouvertes ou d’autres événements publics tels des spectacles de fin d’années ou les journées de l’Opération patrimoine architectural de Montréal .
Suggestion : servez-vous de dépliants de circuit pédestre dans la ville ou consultez le volet Quartiers et lieux à l’adresse www.memorablemontreal.com . Pour des fins éducatives non commerciales, les enseignants peuvent imprimer les textes et les images en mentionnant la source.
Demandez aux jeunes de dresser une liste des différents endroits qui se trouvent dans l’école. Il faut penser aux salles communes (cafétéria, gymnase, auditorium, bibliothèque etc.) comme aux endroits à usage plus privé (classes, salles de toilettes, bureau du directeur, etc.). Il ne faudrait surtout pas oublier les lieux extérieurs ainsi que les lieux de circulation (escaliers, corridors, entrée des élèves, etc.). Ensuite, passez au vote les endroits aimés et non aimés des enfants et faites-en un tableau. Avec les enfants, déterminez un pictogramme symbolisant les endroits aimés et détestés tel un cœur ou un visage malheureux et placez-le à côté des endroits qui récoltent la cote d’amour du plus grand nombre d’élèves ainsi qu’à côté de ceux que la majorité n’aime pas. Par une discussion, essayez de faire ressortir les raisons qui font que certains endroits sont aimés par plusieurs et d’autres non. Est-ce qu’on s’y sent bien? pourquoi? Est-ce qu’on s’y sent en sécurité? ou non ? Ces endroits sont-ils sombres ? bruyants ? sales ? ou laids ? Est-ce que l’architecture de ces endroits a un impact sur la manière dont on s’y sent ?
Parmi la liste établie, chaque élève pourra choisir un endroit; celui qu’il préfère ou celui qu’il déteste, et penser à une histoire qui se déroule dans ce lieu. L’histoire sera présentée sous forme de bande dessinée. Convenez avec les jeunes d’un destinataire pour cette histoire. L’intention est d’exprimer ses sentiments par rapport à ce lieu ou de raconter des situations qui s’y déroulent.
Afin que les jeunes puissent s’approprier le sens du terme patrimoine, amorcez un questionnement sur ce que veut dire le mot patrimoine. Peut-être ont-ils entendu parler de patrimoine familial ? Des journées du patrimoine ? De patrimoine génétique ? Vérifier les connaissances des élèves à ce sujet et demandez qu’ils vous proposent leur définition. Par exemple, pour leur expliquer le mot patrimoine on peut faire référence à des biens que nous héritons de nos ancêtres. Il peut s’agir d’une bague que l’on hérite de sa mère, ou de la maison de campagne de nos grands-parents qui nous est léguée par testament. La bague et la maison font partie du patrimoine familial. La notion de patrimoine englobe aussi les biens immatériels comme les chansons, les histoires, les traditions que l’on se transmet de génération en génération. Les bâtiments, comme le Parthénon d’Athènes en Grèce ou les pyramides d’Égypte font également partie de notre patrimoine. Ces bâtiments vieux de plusieurs milliers d’années, nous ont été légués à travers les âges par d’anciennes civilisations. On parle ici de patrimoine national pour les Grecs et les Égyptiens mais en même temps de patrimoine mondial pour tous les habitants de la terre. Dans la définition du mot patrimoine, il ne faudrait pas oublier le patrimoine naturel qui comprend des lieux tels les Parcs des montagnes Rocheuses canadiennes, le Parc national du Grand Canyon aux États-Unis et les îles Galápagos en Équateur.
Le Conseil du patrimoine de Montréal (2003) définit ainsi la notion de patrimoine :
« Le patrimoine désigne tout objet ou ensemble, naturel ou culturel, matériel ou immatériel, qu'une collectivité reconnaît pour ses valeurs de témoignage et de mémoire historique en faisant ressortir la nécessité de le protéger, de le conserver, de se l'approprier, de le mettre en valeur et de le transmettre. »
Demandez aux élèves de trouver, en consultant l’Internet, au moins cinq sites du patrimoine mondial. Le comité patrimoine mondial de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) a rendu disponible la liste des ces sites par pays. Chaque site est brièvement présenté par une photographie, une courte description, et sa localisation géographique sur la carte du monde. On peut consulter cette liste à l’adresse suivante : http://whc.unesco.org/nwhc.fr/pages/sites/main.htm
Dressez au tableau la liste des sites du patrimoine mondial retenus par les élèves. Parmi cette liste demandez aux élèves d’en choisir un pour faire un travail de recherche plus poussé. Il peut illustrer son travail de photographies et d’une carte géographique tirées du site de l’Unesco. Finalement, demandez aux élèves de présenter oralement un résumé de leur recherche au reste de la classe.
En plus de sensibiliser les élèves à la notion de patrimoine, cette recherche peut les amener à s’ouvrir à la diversité culturelle et ethnique par les échanges avec les élèves issus des diverses communautés ethnoculturelles présentes dans les écoles de la CSDM.
La Presse. Mardi, 20 janvier 2030
Nos écoles en péril !
Des centaines de Montréalais ont manifesté hier devant l’Hôtel de ville pour signaler leur très grande inquiétude face au sort réservé aux écoles sur tout le territoire de l’île de Montréal. Devant l’annonce faite récemment par le gouvernement du Québec, concernant la diminution dramatique du nombre d’élèves, les commissions scolaires de l’Île de Montréal sont forcées d’annoncer la fermeture d’une vingtaine d’écoles cette année. Ces fermetures d’écoles impliquent la perte de plus de 400 emplois. Elles signifient aussi la vente des bâtiments scolaires au plus offrant. Cette situation inquiète énormément les comités de citoyens des divers quartiers touchés. En plus de perdre des lieux d’éducation qui ont jusque -là occupé une place centrale dans les quartiers, les citoyens ont peur que leurs écoles soient achetées par des promoteurs peu soucieux de la préservation du patrimoine et ils craignent que certaines soient démolies ou rénovées sans égard à leurs caractéristiques architecturales. En majorité, les citoyens sont très attachés à leurs écoles puisqu’ils y ont étudié étant jeunes. Ils exigent du maire que soit constitué un comité de surveillance. Ce comité aurait le mandat d’analyser tous les projets soumis afin de veiller à la sauvegarde d’un patrimoine important pour les Montréalais.Mise en situation
Faire lire le texte aux élèves et amener les jeunes à s’imaginer en 2030. Les jeunes sont maintenant âgés de 36-37 ans et la plupart vit toujours dans le même quartier. Ils ont des enfants en âge de fréquenter l’école primaire. Le nombre d’enfants n’est plus suffisant pour maintenir leur école ouverte et la Commission scolaire se voit forcée de fermer l’école et de mettre le bâtiment en vente. Plusieurs options sont alors possibles. En voici quelques-unes à titre d’exemple :
Le bâtiment est vendu et recyclé en :
Le bâtiment est vendu pour être démoli afin que l’on construise à la place :
Le bâtiment ne trouve pas preneur et est laissé à l’abandon. Des itinérants s’y installent et en font leur lieu de résidence.
En tant que résidents du quartier et parents, les jeunes maintenant devenus adultes font partie du comité de surveillance constitué par le maire suite aux pressions des citoyens. Ils ont comme mandat d’examiner deux projets soumis par deux acheteurs potentiels. Par la suite, ils auront à transmettre par écrit leur avis au maire de Montréal.
L’acheteur potentiel no. 1 est une grande chaîne d’alimentation qui veut s’établir dans le quartier. Il n’existe aucun grand emplacement vacant et donc l’acheteur a l’intention de démolir l’école pour construire un nouveau bâtiment moderne et mieux adapté aux fonctions d’un super marché d’alimentation. Le projet implique la transformation de 75 % des espaces verts entourant l’école en aire de stationnement.
L’acheteur potentiel no. 2 est une coopérative d’habitation pour personnes âgées autonomes. L’école étant située près des services essentiels, le site est très intéressant pour les personnes âgées. Cet acheteur propose de préserver le bâtiment et de le rénover tout en conservant le plus possible ses caractéristiques architecturales originales. La construction des appartements nécessitera un réaménagement complet des espaces intérieurs mais l’on désire respecter la fenestration et remettre en état l’entrée principale ainsi que les entrées secondaires. L’acheteur prévoit garder tous les espaces verts entourant le bâtiment.
Amorcez une discussion avec les élèves. Demandez aux jeunes de faire part de leurs arguments en faveur de l’un ou de l’autre des projets. Après, les jeunes auront à écrire une courte lettre au maire fictif de Montréal. Cette lettre expliquera au maire lequel des deux projets l’on devrait privilégier. Dans le cas où les deux projets étaient jugés inacceptables par certains élèves, ils auront à justifier leur position et à émettre des recommandations en vue de rendre le projet satisfaisant.
Passez en revue les éléments du lexique illustré, ci-joint, avec les élèves. En utilisant les dessins réalisés lors de l’activité no. 1, les photographies prises dans le cadre de l’activité no. 2, ou par une sortie que vous effectuerez avec les élèves sur la rue de l’école, identifiez avec eux les éléments du lexique qui se retrouvent sur la façade de votre école et des bâtiments environnants. Demandez ensuite aux élèves, par un travail collectif, de concevoir un lexique illustré spécifique au quartier de l’école.
Il s’agit de réinterpréter le lexique général que nous vous avons fourni pour le personnaliser. Chaque élève aura à décrire dans ses propres mots et à illustrer un élément architectural. Si vous le désirez, vous pouvez aussi demander aux élèves de trouver la traduction anglaise des mots sélectionnés. À cette fin, ils peuvent consulter en ligne Le grand dictionnaire terminologique .
Le lexique pourra être réalisé en format papier ou en format électronique et présenté sur la page Web de la classe. Un lexique bilingue pourrait être une très bonne amorce pour un projet d’échange avec une classe d’une école anglophone. Pour des idées de projets d’échanges entre classes, voir la liste de Jeux en ligne pour les jeunes et ressources pédagogiques pour les enseignants, dans la section «Ressources Internet».
Note : Les mots gras renvoient à une définition
Appui (de fenêtre) |
n.m. Partie inférieure saillante d'une fenêtre. On peut dire aussi tablette de fenêtre. L’appui a comme fonction d’évacuer l’eau de pluie et d’empêcher le ruissellement sur le mur. |
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Allège |
n.f. Partie d'un mur (intérieur ou extérieur) entre le plancher et l’appui d'une baie de fenêtre. |
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Baie |
n.f. Ouverture pratiquée dans un mur pour recevoir ou non une porte, une fenêtre. Au lieu de baie on peut aussi utiliser le mot «ouverture». |
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Balustrade |
n.f. Rangée de balustres surmontés d'une tablette à hauteur d'appui. |
Illustration Groupe 4 |
Balustre |
n.m. Partie de la balustrade. Le balustre a l'aspect d'une colonnette ou de court pilier renflé et/ou mouluré. Il supporte une tablette ou une main-courante. |
Illustration Groupe 4 |
Bandeau |
n.m. Bande en saillie qui se profile horizontalement sur une façade. Le bandeau marque souvent la séparation entre les étages d'un immeuble. Dans certain cas, il coïncide avec le bas de l'encadrement des fenêtres. |
Illustration Groupe 4 |
Bas-relief |
n.m. Sculpture exécutée sur une surface plane ou courbe dont les figures ne forment qu’une faible saillie. |
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Cartouche |
n.m. Encadrement orné d'enroulements dans lequel on place une inscription, des armoiries, un titre, des dates etc. |
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Chapiteau |
n.m. Tête d’une colonne. Le mot vient d'ailleurs de caput, qui veut dire "tête", "sommet". |
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Colonne |
La colonne est un élément de soutien de forme cylindrique. Une petite colonne est appelée colonnette. Plusieurs colonnes groupées forment une colonnade. |
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Console |
n.f. Ouvrage saillant d'un mur en forme de volute ou d’S. La console sert à supporter une corniche, un balcon ou une autre partie d'édifice. |
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Corniche |
n.f. Partie saillante et horizontale couronnant un édifice, un portail, une fenêtre ou un mur. Mouluration composée de plusieurs moulures en saillie superposées de manière que la plus haute soit la plus avancée, située autour et sous un plafond. La corniche est aussi l'une des parties de l'entablement. |
Illustration groupe 2 |
Entablement |
n.m. Saillie qui est au sommet des murs d’un bâtiment et qui supporte la charpente de la toiture. Partie de certains édifices qui repose sur des colonnes et qui comprend l’architrave, la frise et la corniche. |
Illustration groupe 2 |
Frise |
n.f. Partie de l'entablement. La frise est située sous la corniche et est parfois ornée de bas-reliefs. |
Illustration groupe 2 |
Fronton |
n.m. Ornement, triangulaire ou semi-circulaire, placé au-dessus de l'entrée d'un édifice, d'une porte, d'une fenêtre. La partie intérieure du fronton s’appelle le tympan. |
Illustration groupe 2 |
Fût |
n.m. Tige d’une colonne, située entre la base et le chapiteau. |
Illustration groupe 2 |
Jambage |
n.m. Montants verticaux encadrant une porte ou une fenêtre. |
Illustration groupe 3 |
Linteau |
n.m. Poutre horizontale fermant la partie supérieure d'une baie. Le linteau repose sur les jambages. |
Illustration groupe 3 |
Parapet |
n.m. Mur bas bordant une surface surélevée telle qu'une toiture, un balcon ou une terrasse. |
Illustration Groupe 4 |
Parties |
La main-courante est la partie sur laquelle notre main s’appuie et glisse lorsqu’on monte ou descend un escalier. La pièce sur laquelle on pose le pied s’appelle une marche. La contre‑marche est la partie verticale qui relie une marche à l’autre. Plusieurs marches se terminent par un palier où l’on peut reprendre son souffle avant d’entreprendre la montée ou la descente d’un autre groupe de marches ou volée. La rampe nous empêche de tomber. Elle est souvent soutenue par des barreaux. |
Illustration Groupe 5 |
Pilastre |
n.m. Semblable à une colonne avec une base, un fût et un chapiteau. La différence est que le pilastre est plat, engagé ou adossé à un mur et forme une légère saillie rectangulaire |
Illustration Groupe 6 |
Portail |
n.m. Large entrée principale d'un édifice, parfois de caractère monumental. |
Illustration Groupe 6 |
Portique |
n.m. Galerie ouverte soutenue par deux rangées de colonnes, ou par un mur et une rangée de colonnes. |
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Seuil |
n.m. Dalle de pierre ou pièce de bois au pied de l'ouverture d'une porte. |
Illustration groupe 3 |
Tympan |
n.m. Partie pleine d'un fronton. Le tympan est parfois orné de bas-reliefs. |
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Volute |
n.f. Ornement en spirale. |
Illustration Groupe 4 |
L’éditeur du journal de quartier ou du journal étudiant, s’il en existe un dans votre école, sera peut-être intéressé à publier une série de mini-reportages réalisés par les jeunes sur leur école et leur quartier. Cette série de reportages écrits ayant pour trame de fond l’environnement bâti pourra porter sur plusieurs thèmes et différents aspects de la vie dans l’école. Quelques exemples de thèmes : la sécurité, la propreté, l’aménagement de la cour d’école, l’aménagement des classes, le trajet entre la maison et l’école … Ces reportages auraient comme buts de présenter l’école comme un élément important dans la vie de l’élève et de stimuler l’intérêt de la communauté envers la place qu’occupe l’école dans le quartier. Les reportages devraient tenir compte des principaux aspects de la situation de communication (intention, destinataire, contexte). Selon le choix de l’élève, les textes pourront être écrits dans l’intention d’informer, de raconter ou d’exprimer des sentiments ou idées par rapport à une situation. Les reportages pourront être soumis au journal local pour une sélection. Ils pourraient aussi faire l’objet de prix littéraires décernés par l’école et on pourra découper et encadrer les articles pour les afficher dans les corridors.
Cette activité en équipe peut prendre deux formes :
Chaque groupe d’élèves choisit un architecte qui a conçu un ou des bâtiments à Montréal. Le site Internet d’Héritage Montréal, Montréal en quartiers, est une bonne piste de départ. L’enseignant peut proposer différents critères pour orienter le choix : architecte qui a œuvré dans le quartier des élèves, architecte de leur école ou d’un autre du secteur. L’enseignant peut aussi présélectionner lui-même un certain nombre d’architectes parmi lesquels les équipes
peuvent choisir. Il faut s’assurer qu’un architecte n’est pas pris deux fois.
Les jeunes effectuent ensuite une recherche sur l’architecte : sa vie, ses réalisations, ses influences architecturales. Idéalement, ils accompagnent le travail de documents visuels et présentent le tout de manière originale.
Une fois le travail terminé, vous pouvez monter avec les élèves, à partir de leurs travaux, une exposition thématique sur les architectes.
Vous pouvez aussi privilégier un support plus petit et créer un « livre » ou un « catalogue » qui regroupe l’ensemble des textes et images des jeunes : chaque chapitre peut alors porter sur un architecte différent.
Dans tous les cas, si l’occasion le permet, on peut jumeler les élèves à ceux d’une autre école et faire découvrir aux uns et aux autres les projets respectifs.
L’architecture se distingue des autres arts plastiques en ce qu’elle cherche à créer une harmonie entre la forme (beauté), la fonction (utilité) et la solidité 1. Pour amener le jeune à comprendre et s’approprier cette réalité, l’enseignant peut partir de la thématique du mystère pour susciter la créativité et la curiosité des jeunes. Par exemple, le professeur choisit une école montréalaise et repère un élément formel qui répond à un élément fonctionnel ou historique. Il suscite ensuite le questionnement sur des aspects du passé qui ne sont plus en vigueur aujourd’hui pour amener les jeunes autant à distinguer qu’à lier forme, fonction et solidité.
Exemple 1 : À l’école Notre-Dame-des-Neiges, les inscriptions sur la façade évoquent un détail historique à remarquer : Pourquoi y a-t-il les inscriptions FILLES et GARÇONS?
À l’époque, l’enseignement n’était pas mixte. Les filles et les garçons étaient placés dans des classes séparées et avaient leur entrée respective.
Exemple 2 : À l’école Notre-Dame-de-la-Défense, il y a plus d’une entrée. L’une est monumentale et les autres sont plus sobres. Pour quelle(s) raison(s)?
Il y a l’entrée des élèves, qui est simple, et l’entrée des invités plus « officiels » (curé, représentants municipaux, etc.), qui est monumentale.
Exemple 3 : Dans les écoles Saint-Arsène et La Visitation, qu’est-ce qui se cache derrière les grandes fenêtres en arche du rez-de-chaussée? Pourquoi de si grandes fenêtres?
Le gymnase se trouve derrière ces fenêtres. Ce lieu comporte de hauts plafonds : la forme en arche est un choix esthétique.
À partir de ces questions, remarques et observations, les élèves peuvent
Toutes ces suggestions peuvent être montées de manière diverse – par un exposé, une vidéo, un document écrit, une bande dessinée ou autre – mais elles doivent toutes comporter du visuel.
Pour l’enseignant désireux d’approfondir ses connaissances dans le domaine du patrimoine architectural, voici regroupées quelques ressources accessibles par Internet. Cette liste est loin d’être exhaustive, mais elle contient des adresses qui renvoient à une multitude d’autres liens pertinents. Elle peut donc être un bon point de départ pour vous permettre de constituer un carnet d’adresses personnalisé.
Le site d’Héritage Montréal :
Le site officiel de la ville de Montréal :
Le site officiel du Vieux-Montréal :
Le site des lieux patrimoniaux du Canada :
Le site de la CSDM :
Les sites mentionnés ci-dessous le sont à titre de sources d’inspirations pour des projets pédagogiques. Ils ne sont pas tous liés au patrimoine scolaire ou à l’architecture, mais on peut y trouver des idées inspirantes ou des ressources intéressantes pour initier des projets WEB avec les jeunes.
Série de jeux Trouvailles et retrouvailles
Une série destinée aux jeunes de 10 à 12 ans. Pour relever des défis amusants dans l’univers des écoles montréalaises. Grâce aux trouvailles et retrouvailles des missions, les jeunes sauveront le patrimoine de l’oubli.
Carrefour éducation. Pour des ressources didactiques sur l’Internet, consultez «Carrefour éducation» sur le site de Télé Québec. Site de référence pour les enseignants, il propose entre autres des activités pédagogiques, des évaluations de logiciels et de cédéroms éducatifs et des commentaires sur des sites Internet.
En particulier, il vaut la peine de visiter la section sur les incontournables et les projets modèles. À titre d’exemple, on y trouve la référence pour : un journal scolaire informatisé réalisé avec des élèves du 3ième cycle du primaire de l’école St-Sauveur (Shawinigan-sud) ;
un jeu réalisé avec des élèves de 3ième année de l’école St-Nom-de-Jésus à Montréal. Le jeu s’intitule «Monjoliquartier». Il estbasé sur l’idée du Monopoly et représente les bâtiments du Quartier Hochelaga-Maisonneuve.
L’infobourg québécois. Site présentant l'ensemble des sites Internet québécois qui sont reliés au monde de l'éducation. Vous pourrez y trouver des liens vers différentes associations québécoises reliées au monde de l'éducation, des sites gouvernementaux et l'accès à plusieurs projets inspirants.
«Histoires croisées : histoires de vies franco-québécoises». Le Québec et la France, par le biais de leurs ministères de l’Éducation, organisent depuis quelques années le concours scolaire «Histoires croisées : histoires de vies franco-québécoises». Ce concours s’adresse aux jeunes de 5ième secondaire, mais le site nous dirige vers des ressources utiles pour des recherches sur l’histoire et le patrimoine. Plusieurs liens sont regroupés sous des thématiques particulières dont l’architecture et le patrimoine québécois et français.
Rescol. Du côté du gouvernement canadien le site éducatif Rescol offre aux enseignants, élèves et parents des liens vers plus de 7000 ressources pédagogiques à consulter. Les ressources sont organisées par sujets et domaines d’études.
Cités du Monde. On y accède par le site de TV5. Les activités pédagogiques sont articulées autour de thèmes communs à toutes les cités du monde et permettent aux élèves d'approfondir leurs connaissances sur l'histoire, les arts, les croyances, les sciences, la vie quotidienne, dans des villes aussi différentes que Bamako, Bucarest, New York, Ouagadougou, Québec, Tunis, et Varsovie.
Ton toit … Mon toit ! Un projet inspirant qui pourrait servir de modèle en substituant le sujet de la maison par le sujet de l’école. Le projet assisté par Prof-Inet (http://www.cslaval.qc.ca/prof-inet/). Des classes du primaire du Québec et d’ailleurs sont associées deux par deux. Elles correspondent par courrier électronique. Une des deux classes transmets la description écrite de maisons typiques de sa région. À partir de ces descriptions, l’autre classe imagine les maisons et en fait des dessins. Les productions de tous les participants au projet sont présentées sur le site Web «Ton toit…Mon toit !»
L’encyclopédie canadienne Historica. L’Encyclopédie canadienne Historica est mise en ligne par la Fondation Historica, vouée à la promotion de l’enseignement de l’histoire. Voir la rubrique «architecture» dans l’index des sujets qui mène vers des sujets comme la conservation du patrimoine, l’histoire de l’architecture au Canada et certains architectes canadiens dont Ernest Cormier.
L'Encyclopédie de l'Agora. Cette encyclopédie virtuelle permet de trouver quantité d'informations pertinentes. La catégorie «Arts» comporte une section sur l’architecture.
GreatBuildings.com (en anglais). Pour une recherche sur l’architecture en général c’est une référence très utile qui donne accès à des milliers d’images de bâtiments importants dans plusieurs pays du monde. On y trouve d’excellentes photographies et des renseignements sur les architectes fameux.
dessillages (2000). En savoir plus. Vocabulaire en architecture et histoire de l'art [Document Web].Adresse Web : http://www.parisbalades.com/Voc/vocarchiA-G.htm (Consulté le 25 juin 2005)
Office de la langue française (2005). Le grand dictionnaire terminologique [En ligne]. Adresse Web : http://www.granddictionnaire.com/ (Consulté le 25 juin 2005)
wikipédia. l’encyclopédie libre (2005). Glossaire de l’architecture [Document Web]. Adresse Web : http://fr.wikipedia.org/wiki/Glossaire_de_l%27architecture. (Consulté le 25 juin 2005)
© Comité du patrimoine architectural. Commission scolaire de Montréal.
Fondation des amis du patrimoine scolaire et Héritage Montréal